Le 25 septembre 2020, après la republication des caricatures de Mahomet, un Pakistanais avait attaqué au couteau deux personnes devant les anciens locaux de l’hebdomadaire, ignorant que la rédaction avait déménagé. Un attentat qui n’était pas inspiré par un groupe djihadiste ou par une polémique, mais par le code pénal du Pakistan, où le blasphème est passible de la peine de mort.
A la suite d’une attaque à l’arme blanche près des anciens locaux de « Charlie Hebdo », à Paris, le 25 septembre 2020. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
Les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo ont agi comme un puissant révélateur des différentes formes qu’a pris, au fil des années, le terrorisme islamiste. L’attentat du 7 janvier 2015, perpétré par les frères Kouachi et commandité par Al-Qaida, était d’essence purement djihadiste. L’assassinat de Samuel Paty, accusé de blasphème par un parent d’élève et un agitateur islamiste avant d’être décapité, le 16 octobre 2020, par un jeune Tchétchène radicalisé, a illustré la porosité entre discours islamiste et passage à l’acte djihadiste et la nocivité de certains usages des réseaux sociaux.
Quelques semaines avant l’assassinat du professeur d’histoire-géographie, un autre attentat, qui avait fait deux blessés, le 25 septembre 2020, devant les anciens locaux de l’hebdomadaire satirique, et dont le procès s’ouvre lundi 6 janvier, avait mis en lumière une troisième manifestation de cette menace : le terrorisme « culturel ». Cet attentat n’était pas inspiré par un groupe djihadiste ou par une polémique concernant le contenu pédagogique d’un cours de collège, agitée en France sur les réseaux sociaux, mais par le code pénal en vigueur dans un pays étranger, le Pakistan, où le blasphème est passible de la peine de mort.